Seite:Adler - Die berühmten Frauen der französischen Revolution - 246.jpg

Fertig. Dieser Text wurde zweimal anhand der Quelle korrekturgelesen. Die Schreibweise folgt dem Originaltext.

C’est ici que fini la periode de mon enfance et de ma toute première jeunesse.

Ce que je vais maintenant vous dire ne me parait point trop fait pour être inseré dans un procès-verbal; mais puisqu’on m’ordonne de rendre compte des principeaux événements de ma vie, j’obeis, mais cela me coûte a certains égards. Il venait chez cette dame un jeune anglais qui chercha à me faire la cour de la manière la plus honnête et la plus délicate, il avait beaucoup d’élévation et de générosité dans les sentiments, son âme était fière, son coeur droit. Il était beau, sa physiognomie exprimait tant de sensibilité quand il me parlait d’amour qu’insensiblement mon coeur se donna sans que je m’en aperçue. La dame chez qui je demeurais, qui avait pour moi les soins d’une mère, m’avertit de me tenir sur mes[WS 1] gardes et defendit la porte à mon amant. Il m’écrivait les lettres les plus tendres et les plus delicates, et se promenait tous les jours sous mes fenêtres. Mais d’après les sages conseils qu’on m’avait donné, je lui renvoyai ses lettres et lui fit dire de ne plus m’écrire; s’il m’avait obei j’en aurais été fachée. Il est inutile que je vous fasse de longs détails. Des soins qu’il prit pendant un an pour me plaire, et que je vous dise, la constance m’inspira l’amour le plus vif. Un soir que la dame chez qui je demeurai n’y était point, il se présenta, d’abord il ne pu s’exprimer; en suite il me disait les choses les plus tendres et me proposait de m’en aller avec lui pour nous marier. J’étais toute tremblante, je voulu m’échapper, mais il me suivit et me porta dans sa voiture. Je fus d’abord indignée, je lui fis beaucoups de reproches, il me fit de nouveaux serments, mon amour étouffa mon indignation et les regrets que j’avais de quitter une dame a qui j’avais tant d’obligations. Il me conduisit dans une de ses terres auprès de Londres où nous devions nous marier, je m’en rapportai à son honneur. Il était noble, et attendait dix mille louis de rentes à sa majorité, en consequence il était forcé d’avoir des

Anmerkungen (Wikisource)

  1. Vorlage: ses